Bonjour,
Je vais vous donner mon point de vue concernant un vaste sujet pour une épreuve de longue distance : l’éclairage.
Un peu de théorie
Il faut d’abord comprendre la différence entre les lux et les lumens. Ces deux termes sont souvent mis en avant, mais rarement ensemble, sur les descriptifs des éclairages.
Lumen (lm) : Le lumen est une unité de mesure de la puissance lumineuse qui indique combien de lumière utile à l’éclairage est émise par une ampoule ou une lampe. Plus scientifiquement dit: « Un lumen est le flux lumineux capté par une surface de 1 mètre carré située à 1 mètre d’une source lumineuse ayant une intensité lumineuse d’une candela (= flamme d’une bougie). »
Pour vous faire une idée de la puissance lumineuse d’une ampoule Led, il faut prendre pour valeur de comparaison que 1 W d’une lampe à incandescence (lampe à filament retirée du commerce) correspond à 10 lm. Ainsi, si vous achetez une lampe de 400 lm, elle produira autant de lumière qu’une ampoule de 40W. Ce sont bien sûr des valeurs approximatives.
Si nous étions encore équipé de lampe à incandescence, nous aurions :
- Lampe de chevet : 25W – 220 à 250 lumens
- Lampe de bureau : 40W – 410 à 470 lumens
- Lampe de WC ou de couloir : 60W – 700 à 810 lumens
- Lampe de chambre : 75W – 900 à 1060 lumens
- Lampe de cuisine : 100W – 1300 à 1560 lumens
A titre de comparaison, voici les valeurs pour une belle journée ensoleillée et une nuit de pleine lune :
- Belle journée ensoleillée : 100000 lumens
- Une nuit de pleine lune : 1 lumen
Source : https://www.energie-environnement.ch/maison/eclairage-et-piles/ampoules-et-lampes/1367
Lux : le lux est une unité de mesure de l’éclairement ou du flux lumineux (= débit de la lumière). Plus scientifiquement, on peut dire « Un lux est l’éclairement d’une surface qui reçoit, d’une manière uniformément répartie, un flux lumineux d’un lumen par mètre carré »
En gros cette valeur dépend à la fois de la puissance de la source lumineuse combiné à la qualité de diffusion de l’optique.
De façon basique, si on considère que nous avons un rendement de 100% avec aucune perte d’énergie (chaleur, frottement) en sortie d’un moyeu dynamo, on peut alimenter une ampoule avec 3W de tension ou plus (Le SON 28 est vendu pour une sortie de 6V/3W (Voir ICI)). Cette ampoule ayant également un rendement de 100%, on peut espérer une puissance lumineuse de 260 lumens.
Heureusement que les marques, qui produisent les éclairages cyclistes, savent optimiser cette puissance grâce à un gros travail sur les optiques et notamment les réflecteurs pour nous offrir des phares sur dynamo qui ont un flux lumineux de 100 Lux (Busch and Muller IQ-X par exemple).
Pleins phares sur les phares
Sur la prochaine BTR 2018, nous irons de phare en phare. Par conséquent parler de phare n’est pas une aberration. D’autant plus que le premier secteur sera forcément un secteur que nous traverserons de nuit du fait du départ à 22h00.
En consultant le site www.calendrier-365.fr, nous pouvons voir qu’à Saint-Brieux, le soleil se couchera à 22h10 le 08 juin et se lévera à 6h10 le lendemain. Quant à Brest, il tirera sa révérence à 22h17 le 08 juin pour venir nous saluer vers 6h17.
Ce qui fait que notre éclairage doit pouvoir tenir un minimum de 8h00 et même un peu plus si on veut une marge de sécurité (visibilité des autres usagers de la route) et de confort (surtout après une nuit blanche ou presque) pour la première nuit.
De plus l’éclairage avant devra être correct si on veut assurer une bonne moyenne roulée. En effet, si l’éclairage n’est pas assez puissant pour anticiper les trous et autres pièges du réseau routier ou des chemins, il sera difficile de rouler à plus de 20 km/h sans prendre de risques.
Eclairage arrière
Pour l’éclairage arrière qui est un éclairage de sécurité, il y a de nos jours le choix entre l’alimentation par dynamo, par batterie intégrée et par piles ou batteries amovibles. Chaque type d’alimentation a ses avantages et ses inconvénients. Nous allons voir cela dans la suite de l’article
Feu arrière avec batterie intégrée
Ce type d’éclairage est souvent léger et rechargeable via USB. C’est un avantage.
Leur inconvénient majeur à mes yeux c’est leur autonomie. Si on reste en ville, associé à l’éclairage urbain, on peut tabler sur une dizaine d’heures de sécurité. A pleine puissance comme cela peut être nécessaire en rase campagne, on peut vite tomber à deux heures d’autonomie, voire moins. C’est un peu juste pour une nuit de vélo.
Je réserverai donc ces éclairages aux trajets domicile/travail et retour.
Feu arrière sur dynamo
L’alimentation par dynamo permet d’être sûr que l’éclairage sera toujours actif au cours de votre progression. C’est le principal avantage de ce type d’éclairage arrière.
Le deuxième avantage c’est le poids vu qu’aucune pile ou batterie n’est intégré dans le feu. C’est toujours du poids en moins.
Pour moi, son principal inconvénient c’est de trouver un passage sûr pour un câble d’alimentation entre le phare avant et l’endroit où est positionné le feu arrière. Si vous faites faire sur-mesure votre prochain câble, pensez à demander un passage interne pour ce câble. Et l’inconvénient disparaît 😉
Feu arrière à pile ou à batterie amovible
Ce type de feu a pour inconvénient sa taille et son poids du fait de la présence de piles ou d’une batterie amovible.
Son avantage est de pouvoir rapidement être remis en oeuvre après la décharge des piles ou de la batterie en changeant tout simplement celles-ci. Cela impose juste la contrainte de transporter des piles ou des batteries supplémentaires. Pour les piles, je dirais que ce n’est pas un problème si ce sont des modèles standards style AA ou AAA qui sont facilement trouvables dans bon nombre de commerces. Il faut juste y penser à la pause 😉
Autres infos sur les feux arrières
Depuis quelques temps, les fabricants cherchent à améliorer la sécurité des cyclistes en rajoutant des fonctions supplémentaires à la fonction première qu’est le signalement aux autres usagers de la route.
Parmi ces fonctions, je peux citer :
- Radar arrière Varia de Garmin
- Technologies Linetec et Braketec chez Busch and Muller
- Technologie Kinetic chez Cateye
Eclairage avant
Pour l’éclairage avant, il faut savoir ce que l’on recherche : un éclairage pour être vu ou un éclairage pour voir. La différence peut être subtil pour certains, mais c’est assez simple. Pour une BTR ou toute autre randonnée longue distance avec du roulage de nuit, il faut prendre un éclairage qui nous permet de bien voir la route devant nous.
Personne ne roule en veilleuse sur l’autoroute, sauf les inconscients. Cela doit être pareil à vélo. Avec les améliorations récentes des LED, l’éclairage avant pour voir est presque devenu bon marché.
Comme pour l’éclairage arrière, l’éclairage avant peut être à batterie interne, à piles, à batterie amovible ou à dynamo.
Phare avant à batterie interne
J’avoue que je n’en connais pas beaucoup dans cette catégorie qui peuvent rentrer dans la catégorie « éclairage pour voir ». Seule la marque Busch and Muller propose une gamme assez étendue dans cette catégorie.
Phare avant à piles ou à batterie amovible
Dans cette catégorie, l’offre est bien plus importante.
Ces éclairages ont souvent une autonomie à pleine puissance de 2/3h. En soit, ce n’est pas un gros problème vu qu’il suffit de transporter ou d’acquérir des piles ou des batteries supplémentaires. Une fois le premier jeu de piles vidé, un changement de jeu et ça repart. Il faut tout de même faire un bon compromis entre poids et autonomie de l’éclairage.
Dans cette catégorie, il y a le nouveau concept d’éclairage PWR des australiens de KNOG qui peut être intéressant pour une BTR ou un BRM. Je vous invite à lire l’article de Matos-Vélo qui vient de paraître, il y a peu de temps.
L’éclairage Sigma Buster 2000 rentre aussi dans cette catégorie. Par contre, le poids de la batterie et son autonomie ne sont pas un bon choix pour une épreuve longue distance.
Phare avant à dynamo
Cette catégorie possède une offre importante depuis l’avènement des leds. En effet, l’arrivée des leds dans les éclairages cyclistes ont permit d’augmenter la puissance lumineuse, ainsi que l’autonomie et d’alléger les éclairages.
Cette solution est un bon compromis entre le poids et la puissance lumineuse. Surtout que de nos jours les dynamos ont fait de gros progrès en terme de rendement, même à basse vitesse (ascension, etc…)
Lampe frontale
Pour moi, une lampe frontale est un complément indispensable.
En effet, l’éclairage fixé sur le vélo permet de voir dans la direction où est orienté la roue avant. Il ne permet pas d’observer l’environnement en dehors du flux lumineux du phare. Ca peut-être utile pour voir un animal (comme un chat préparant une embuscade contre les Marmottes. C’est juste un exemple ;)) hors du champ de l’éclairage avant du vélo.
La lampe frontale vient pallier ce problème. De plus, en cas de crevaison ou d’arrêt en pleine nuit, vous pouvez éclairer là où porte votre regard. C’est vraiment un gros plus.
Mes choix personnels
Dans cette partie, je vais vous donner mes choix personnels. Ils sont bien sûr personnels. Aucune des marques citées avant, pendant ou après ce passage ne m’ont rémunéré.
Pour l’éclairage arrière, je fais pour le moment confiance au Rapid 5 de Cateye. Il est fixé à la base du hauban gauche. Avec deux piles AAA, il fait 72g et offre une autonomie allant de 15 à 100h. J’opte toujours pour le mode à impulsions qui est moins « violent » visuellement pour ceux qui me suivent tout en offrant une autonomie constructeur de 50h. C’est largement suffisant pour boucler les nuits d’une BTR.
Pour l’éclairage avant, dés l’achat de mon Cannondale CAAD 10, j’ai remplacé les roues d’origine par une paire montée avec un moyeu SON 28 à l’avant et un Hope Pro3 à l’arrière. Le moyeu dynamo me sert à alimenter un phare SON Edelux 2. Cette combinaison éclaire très bien une fois que la bonne orientation du phare est trouvée. De plus, je suis sûr de toujours avoir de la lumière vu que je ne risque pas la panne sèche au niveau de l’électricité.
Pour la frontale, je viens d’investir dans une Petzl Actik. Je n’ai pas encore roulé avec celle-ci. Mais avec trois piles AAA (les mêmes que mon éclairage arrière), elle offre 60h d’autonomie constructeur pour 300 lumens et une portée théorique de 90m. Ce sont des caractéristiques qui peuvent en faire un bon phare de secours en cas de problème sur la dynamo.
Pour finir, le gilet haute visibilité
Comme vous le savez, depuis octobre 2008, le port d’un gilet haute visibilité est obligatoire la nuit et par mauvaise visibilité (brouillard, neige, pluie, …) en dehors des agglomérations. C’est l’article R. 431-1.1 du code de la route qui mentionne cette obligation.
Article R. 431-1.1 : Lorsqu’ils circulent la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, tout conducteur et passager d’un cycle doivent porter hors agglomération un gilet de haute visibilité conforme à la réglementation et dont les caractéristiques sont prévues par un arrêté du ministre chargé des transports. Le fait pour tout conducteur ou passager d’un cycle de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe.
A titre personnel, j’ai investi dans un gilet Visoplus de couleur orange fluo de la marque L2S. J’ai choisi cette couleur parce que je trouve que c’est la plus visible de loin par temps de brouillard. De plus sur un fond vert, style forêt ou autre, le jaune fluo ou le vert fluo ne ressortent pas forcément bien. Le orange fluo, il n’y a pas de doute c’est visible de loin.
Si vous pensez que j’ai oublié quelque chose, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.
Bonne préparation pour la BTR à tous.
@ bientôt.
Bravo pour cet article complet sur l’éclairage ☄ Malheureusement la lune, même si le ciel est dégagé , ne sera pas l’oeil de la nuit . En effet, le calendrier lunaire indique que le 8 juin 2018, le stade de la lune (décroissante) sera au dernier quartier ! (Soit une visibilité de 33% – au lieu de 100% lors de pleine lune et lorsqu’il n’y a pas de nuage) . Donc si les conditions météorologiques sont favorables, la nuit du 8 juin 2018, la lune aura une valeur de 0.33 lumen .. en clair .. gardons l’oeil ouvert 😉
Merci Jean-François pour ton commentaire.
Le 8 juin sera donc une jolie randonnée nocturne 😉